Colloques et journées des CESU

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  • Se nourrir des escapades

    Voyage et formation de soi

    Le voyage comme dispositif de formation : un enjeu central des sociétés post-modernes

    Dispositif central de la formation des jeunes aristocrates qui exerçaient « le grand Tour » d’Europe sous l’Ancien Régime, tombé en désuétude au XIXe siècle lors du développement des universités et des écoles d’ingénieurs, le voyage s’impose désormais comme mode reconnu de formation. La rapide obsolescence des savoirs rendue possible par le développement de la société des réseaux, l’entrée dans la société de la connaissance impose progressivement la nécessité de développer cette relation formative au sein des institutions chargées de formation, pour accéder aux dernières innovations, aux nouvelles pratiques de pointe. Des écoles de commerce, de management ou d’ingénieurs s’emparent de cette question. Le voyage est désormais devenu source de notoriété quand il est pensé comme dispositif de formation, au sein d’un cursus plus classique.

    L’intérêt du voyage comme dispositif de formation

    Il ne s’agit pas uniquement de découvrir de nouvelles pratiques et d’avoir accès à de nouvelles compétences. Le voyage est également considéré comme élément fondamental de transformation et de reconfiguration identitaire de futurs cadres et personnels de haut niveau. Il s’agit de sortir des rives de la vie quotidienne, de l’affaissement produit par un « prêt à penser » et l’envahissement des pratiques par des automatismes non réfléchis. Rencontrer d’autres situations, loin de sa zone de confort, c’est, comme l’exprime Cécile Got en 2012, « s’exposer peu ou prou à être effrité, égratigné, modifié, changé. Et aussi probablement à être interrogé, nourri, ressourcé, grandi ». C’est avoir accès à d’autres modes de pensée, d’autres paradigmes, découvrir des contextes totalement différents dans leur organisation et leur logique de fonctionnement. En un mot, apprendre à dénaturaliser son regard.

    Les dimensions formatives du voyage

    Notre intervention visera à éclairer quatre dimensions de la relation voyage et formation :

    • la relation existentielle, ou comment le voyage est transformateur de l’identité professionnelle, source de renouvellement des modes de pensée ;
    • une dimension pédagogique, ou comment le voyage peut être pensé comme dispositif de formation et les conditions nécessaires pour qu’il atteigne ses objectifs transformateurs ;
    • une dimension professionnalisante, ou comment le voyage peut questionner les métiers dans leurs définition et conception, dans le cadre des comparaisons internationales ;
    • une dimension interculturelle, ou comment le voyage permet d’acquérir des savoir-faire, des savoir-faire sociaux dans notre monde globalisé et de faciliter l’acquisition de compétences linguistiques, désormais incontournables.

     


    Le geste ici et ailleurs


     


    Perdu au milieu des référentiels : quel chemin ?

    L’arrêt cardio-respiratoire de l’adulte et de l’enfant est de mauvais pronostic. La survie dépend de l’efficience de la chaîne de survie. Les formations aux gestes d’urgence ont pour but de préparer le public et les soignants à optimiser la prise en charge en attendant la mise en œuvre de la réanimation médicalisée.

    De nombreux travaux cherchent à améliorer les prises en charge de victimes d’un arrêt cardio-respiratoire, que ce soit la réanimation de base ou la réanimation avancée médicalisée. Cependant, l’interprétation de ces travaux scientifiques empiriques peut mener à des recommandations modifiées annuellement, parfois divergentes d’un continent à un autre, voire entre pays de même continent.

    Le nombre de publications a augmenté de manière exponentielle ces deux dernières décennies. Dans ces conditions, quel chemin suivre pour enseigner la réanimation cardio-pulmonaire en accord avec les données scientifiques les plus fiables et les plus pertinentes ? Sur quel référentiels, recommandations ou études faut-il se baser ? Faut-il privilégier des recommandations nationales ou internationales en cas de discordance ? Comment ou pourquoi des experts peuvent avoir un regard critique sur certaines modifications des recommandations ?

    Cette présentation a pour objectif de montrer, à travers l’exemple de la prise en charge du nourrisson inerte, comment il est possible d’avoir accès à des préconisations inadaptées si le formateur cherche les informations en ligne de manière aléatoire sur un moteur de recherche. Le deuxième objectif est de donner des pistes pratiques pour chercher les informations fiables venant appuyer l’enseignement prodigué. Le dernier objectif est d’ouvrir un débat sur les référentiels en anglais, quand les formateurs ont certaines difficultés de compréhension avec des publications en langue étrangère.