Atelier 14
Intégrer une innovation pédagogique à sa formation
L’étude du traitement des informations par le cerveau humain fait l’objet de nombreuses recherches. D’autres professions ont déjà mis en évidence que dans leurs pratiques quotidiennes, il est nécessaire et parfois obligatoire de recourir à des moyens supplémentaires pour soutenir la charge mentale. À titre d’exemple, en situation critique, externaliser une partie du traitement des données (et du recours à la mémoire) en utilisant une liste améliore les performances de l’individu et diminue le risque d’erreur. Après une mise au point interactive sur les notions de charge mentale et d’aide cognitive, et sur la place qu’elles peuvent occuper dans l’activité d’un professionnel de santé, une deuxième partie de l’atelier sera consacrée à la démonstration et à une expérimentation de l’utilisation d’un grand écran tactile comme moyen de guidage (aide cognitive) lors de la réanimation d’un nouveau-né.
La réanimation néonatale est un enjeu majeur de santé publique. On évalue à 10% le pourcentage de nouveau-nés ayant besoin des premiers gestes de réanimation à la naissance et à 2% ceux nécessitant des gestes de réanimation plus poussés comme l’intubation ou l’injection d’adrénaline. Aujourd’hui, la formation initiale ou continue des professionnels en charge d’une naissance est le moyen majeur pour assurer des pratiques efficientes. Cette formation se fonde sur des exercices en contexte de simulation sur mannequin réaliste. Une expérience que nous avons menée auprès de 10 binômes d’étudiants de 3e année en IFSI montre que l’usage d’une aide-cognitive leur permet de suivre de manière stricte (100% des étapes pour chaque binôme) les grandes étapes de la prise en charge (hors simulation des gestes techniques qu’ils ne maîtrisent pas), et ce malgré leur manque de connaissances dans le domaine. Ils sont même en mesure de rappeler un pourcentage élevé des étapes de la procédure, de mémoire, après deux essais en présence de l’aide cognitive (taux moyen de rappel : 81,9%, min. 68,1% – max. 91,7%).
La troisième partie de l’atelier sera dédiée aux travaux de recherche en cours au CESU 56 consacrés au développement d’outils pour nos formations CESU. Nous présenterons le travail mené avec les sociétés Medprint et Synergiz sur la pose du dispositif intra-osseux avec des pièces anatomiques imprimées en 3D et l’utilisation de la réalité augmentée pour aider à rendre le geste plus réaliste. Une démonstration avec projection sur grand écran sera réalisée.